samedi 26 mars 2011

La VMA : La Vitesse Maxi de l'Abruti

Comme tout coureur autodidacte qui se respecte, j'ai couru n'importe comment pendant des années. Mon plan d'entrainement, d'une subtilité de tractopelle, pouvait se résumer ainsi : courir plus souvent, courir plus longtemps, courir plus vite. Il faut dire qu'avec un entrainement pareil les progrès, surtout dans les premières années, étaient fulgurants. Au fil des mois, je me fixais des objectifs de plus en plus délirants :

"Je dois courir" (le niveau zéro, indispensable pour la suite)
"Je dois courir 8km sans m'arrêter"
"Je dois courir 10km sans m'arrêter"
"Je dois courir 12km sans m'arrêter"
"12km, c'est fait, mais je vais les faire en une heure"
"Je vais faire un semi"
"Je vais faire un semi à 13 km/h"
"Je vais rentrer du travail en courant" (facile, y'a que 28 kilomètres)
"Dimanche matin, je vais courir 6 fois 7 km, pour voir si j'y arrive" (véridique ;-)
"J'y arrive, je suis prêt pour un vrai Marathon"
"Je vais faire un marathon à 12 km/h"
"Je vais faire un marathon à 13 km/h" (Aie !! Là ça ne passe plus, il ne faut pas exagérer quand même, stop!, stop!!, STOP!!!!! Ca va pas non ???? T'es pas un peu malade ??!!??)

Mon corps a commencé à se rebeller contre un tel acharnement de mon esprit : tendinites, courbatures permanentes, articulations douloureuses, et j'en passe. J'avais toujours mal partout, mais pas au point de rater l'une de mes trois sacro-saintes séances hebdomadaires. J'ai la chance d'avoir une constitution plutôt robuste et pendant 15 ans je n'ai été vraiment blessé qu'une seule fois : une tendinite de mon cher ami Achille, 6 semaines d'arrêt. J'ai eu de la chance et je ne vous conseille pas d'essayer le super Plan d'Entrainement de John : "courez tout le temps le plus vite possible, on verra bien".

Le problème avec cette technique d'Abruti, c'est qu'au bout de quelques années de ce régime, plus on s'entraîne, plus on régresse. J'ai mis longtemps à comprendre : pour progresser, aussi bizarre que ça puisse paraître, je dois courir souvent à 10 km/h, mais ça fera l'objet d'un autre article.

1 commentaire:

Killeryoyo a dit…

Ce blog va devenir mon blog de référence vu que je suis un peu le même parcours. J'ai toujours été nul en course depuis mon enfance, sans parlé de mo nservice militaire qui a été une torture. Et là après 7 mois d'entrainement (pas si bourrin, j'étais plutôt bien conseillé et donc ai alterné session longue en allure cool et fractionné au dessus de mes capacités), j'ai fait les 20 km de Paris à 11km/h de moyenne. Je me prends à rêver de marathon et je pense que j'ai beaucoup à apprendre de l'expérience de tonton John. Par contre, le moyen de lutter contre le Jogger's Nipple ... j'ai quelque réticence. Merci pour le blog en tout cas.